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2011 Festival Feature Films (March 24-27)


L’Empire du Milieu du Sud

Le réalisateur Jacques Perrin et le producteur délégué Olli Barbé présentent L’Empire du Milieu du Sud

réalisateurs Jacques Perrin, Eric Deroo
producteurs executifs Jacques Perrin, Nicolas Dumont
producteur délégué Olli Barbé
durée 1 h 26 min tout public

Synopsis

Sur des images d’archives inédites du monde entier qu’accompagnent des textes de la littérature vietnamienne (Nguyen Trai, Nguyen Du, Bao Ninh… ), française (André Malraux, Albert de Pouvourville, Marguerite Duras, Pierre Schoendoerffer… ) et américaine, Jacques Perrin et Eric Deroo retracent l’histoire fascinante et douloureuse du Viêtnam, de la colonisation française à la chute de Saïgon.

Venu du Sud de la Chine il y a des millénaires, les Vietnamiens ont sans cesse été en lutte contre leurs envahissants voisins. Sujets d’un Empire du Milieu du Sud, le peuple viet s’est acharné à affirmer sa légitimité sur le Delta du Nord puis sur toute la longue péninsule tout en chassant les envahisseurs occidentaux successifs.

réalisateur/scénariste/acteur
Jacques Perrin

2009 Le Bel âge de Laurent Perreau
2008 L’Empire du Milieu du Sud de Jacques Perrin, Eric Deroo
  Tabarly de Pierre Marcel
2007 Faubourg 36 de Christophe Barratier
  Océans de Jacques Perrin, Jacques Cluzaud
2006 Modern Love de Stéphane Kazandjian
2005 Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois 
2004 Les Choristes de Christophe Barratier
  Le Carnet rouge de Mathieu Simonet
  L’Enfer de Danis Tanovic
2003 La Vie comme elle va de Jean-Henri Meunier
2002
 
 
 
11’09’’01 de Youssef Chahine, Amos Gitaï, Shohei Imamura, Alejandro Gonzalez Inarritu, Claude Lelouch, Samira Makhmalbaf, Mira Nair, Idrissa Ouédraogo, Sean Penn, Danis Tanovic, Ken Loach
2001 Le Pacte des loups de Christophe Gans
  Là-haut de Pierre Schoendoerffer
2000
 
Le Peuple migrateur de Jacques Perrin, Michel Debats, Jacques Cluzaud
  La Tranchée de William Boyd
  Scènes de crimes de Frédéric Schoendoerffer
1999 Himalaya, l’enfance d’un chef de Eric Valli
  C’est pas ma faute de Jacques Monnet
1998 Combat de fauves de Benoit Lamy
1996
 
Microcosmos – Le Peuple de l’herbe de Claude Nuridsany, Marie Perennou
1995 Les Hirondelles ne meurent pas à Jérusalem de Ridha Behi
  Les Enfants de Lumière de Pierre Philippe
1993 Montparnasse – Pondichéry de Yves Robert
1992 Eaux dormantes de Jacques Trefouel
  La Course de l’innocent de Carlo Carlei
  Guelwaar, légende africaine de l’Afrique du XXIè siècle de Ousmane Sembene
1991 L’Ombre de Claude Goretta
  Hors la vie de Maroun Bagdadi
  La Contre-allée de Isabel Sebastian
  Rien que des mensonges de Paule Muret
  La Femme de l’amant de Christopher Frank
1989 Vanille fraise de Gérard Oury
  Le Peuple singe de Gérard Vienne
  Cinema Paradiso de Giuseppe Tornatore
1985 Parole de flic de José Pinheiro
1984 Le Juge de Philippe Lefèbvre
  L’Année des méduses de Christopher Frank
  Paroles et musique de Elie Chouraqui
1982 L’Honneur d’un capitaine de Pierre Schoendoerffer
  Les Quarantièmes Rugissants de Christian de Chalonge
1981 Le Sang du flamboyant de François Migeat
  La Désobéissance de Aldo Lado
1980 Une robe noire pour un tueur de José Giovanni
  La Légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard
1979 L’Adoption de Marc Grunebaum
1978 La Part du feu de Etienne Perrier
1977 Le Crabe tambour de Pierre Schoendoerffer
  Le Désert des Tartares de Valerio Zurlini
1976 La Victoire en chantant de Jean-Jacques Annaud
1975 Section spéciale de Costa-Gavras
1974
 
La Spirale de Jacqueline Mepplet, Valérie Mayoux, Armand Mattelard
1973 Etat de siège de Costa-Gavras
1972 Blanche de Walerian Borowczyk
1970 Peau d’âne de Jacques Demy
  L’Etrangleur de Paul Vecchiali
1969 Z de Costa-Gavras
1968 La Petite Vertu de Serge Korber
1967 L’Ecume des jours de Charles Belmont
  L’Horizon de Jacques Rouffio
  Vivre la nuit de Marcel Camus
  Le Grand Dadais de Pierre Granier-Deferre
1966 Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy
  La Corruption de Mauro Bolognini
1965 Compartiment Tueurs de Costa-Gavras
1964 La 317ème section de Pierre Schoendoerffer
  Le Procès des Doges de Duccio Tessari
1962 Journal intime de Valerio Zurlini
1961 Les Croulants se portent bien de Jean Boyer
1960 La Fille à la valise de Valerio Zurlini

réalisateur/scénariste
Eric Deroo

2008 L’Empire du Milieu du Sud de Jacques Perrin, Eric Deroo
1993 Morrocan Goumiers de Ahmed El Maanouni

Note d’intention de Jacques Perrin

J’ai initié le projet L’Empire du Milieu du Sud il y a maintenant dix ans au cours desquels je pense avoir réuni un volume d’archives cinématographiques sur le Vietnam, professionnelles ou amateurs, qu’aucune cinémathèque au monde ne possède.

L’Empire du Milieu du Sud

Je connais l’Asie du sud-est depuis longtemps et je sais bien cette fascination qu’elle exerce sur tous ceux qui y ont séjourné, que ce soit en temps de guerre ou de paix. Le Vietnam est un pays aux doux sortilèges qui a ce pouvoir de souvent rendre attachants ceux qui y ont passé une partie de leur existence. Cela est vrai pour ceux qui ont écrit ou ceux qui ont filmé, bref pour tous ceux qui ont laissé des traces de leur passage dans la péninsule indochinoise. Ceux qui ont combattu dans cette terre, dans ces rizières, n’en sont pas revenus les mêmes que ceux qui ont livré des combats sous d’autres cieux.

L’histoire du Vietnam est aussi la nôtre, à nous Français, à nous Américains…C’est cela qui a motivé notre désir d’en faire un film.

Certes un film à part, un film hors normes, où l’histoire n’est pas présentée de façon uniquement chronologique, où les noms des protagonistes importent moins que le théâtre anonyme et exemplaire dans lequel les hommes de tous horizons s’affrontent et souffrent.

D’ « isme » en « isme » — communisme, idéalisme, socialisme, capitalisme — les soldats ou les résistants tombent de la même façon, certains dans l’exaltation de leur jeunesse rencontrent la mort, leur destin tragique, absurde…

Ce n’est pas simplement un film sur le Vietnam que nous avons voulu faire mais un film sur les raisons qui conduisent les sociétés à s’engager en proclamant : « plus jamais ça, plus jamais la guerre ». Des slogans auxquels le poète vietnamien répond : « la guerre, c’est l’affaire des vivants ».

Note d’intention d’Eric Deroo

Le projet L’Empire du Milieu du Sud répond à un double défi : l’un technique, l’autre artistique. Sur le plan technique, ce projet est l’aboutissement d’une recherche, d’une véritable quête de tous documents filmés sur le Vietnam dans le monde entier, films d’archives, documentaires et de fiction, professionnels et amateurs.

Du Japon à Cuba, de Suède à L’Empire du Milieu du Sudl’Australie, de Russie aux Etats-Unis, de France au Vietnam, de Chine à la Hongrie, de Pologne à la Hollande, des plus grands aux plus obscurs, tous les fonds d’archives ont été consultés et des centaines d’heures de films visionnés. Le dépouillement des notices qui avaient pu être conservées, la rencontre avec les réalisateurs, opérateurs, monteurs, archivistes, survivants ont permis de retrouver des inédits, des films oubliés que l’on croyait perdus, des images jamais développées, jamais montées.

Des séquences entières ont été reconstituées à partir des diverses sources dans lesquelles elles avaient été dispersées, des documents amateurs, jamais visionnés depuis le retour de leurs auteurs de la guerre, restaurés. L’ensemble numérisé…

Exemple unique, cette démarche cinématographique, scientifique, historique et mémorielle, a ainsi permis de constituer un véritable corpus des images animées du Vietnam et, bien au-delà, de toute la péninsule. Pour capter le destin hors du commun et trop souvent tragique de ce pays, les plus grands noms du cinéma, du documentaire, du reportage l’ont filmé.

Après des mois de visionnage, près de cent heures de « rushes » ont été retenues et organisées en suivant une chronologie mais surtout des thématiques géographiques, historiques et poétiques propres au Vietnam. Sur le plan artistique, celui de l’écriture cinématographique, après des mois de visionnage, il nous est apparu qu’une telle masse de documents dégageait bien plus que la matière d’un documentaire, d’une simple fresque historique. La plupart des images recelaient, captées presque ou souvent malgré elles, les éléments qui constituent la nature profonde de l’âme du Vietnam. Une âme qui transparaît dans toute la littérature, la poésie, la musique, les arts vietnamiens, plus tard le cinéma…

Héritiers de la tradition confucéenne chinoise, les Vietnamiens occupent un univers symbolique entre le ciel et la terre, entre les monts et les eaux. Un mouvement qualifié de Nam Tien, « la Marche vers le Sud », trouvera finalement son aboutissement en 1975 avec la prise de Saïgon par les troupes du Nord… Un mouvement irréversible comme la longue lutte des eaux et des monts, du ciel et de la terre, du fer, du bois et du feu, une empoignade entre géants dans laquelle les hommes n’occupent qu’une place infime, au destin déjà scellé. Une nature qui transcende l’histoire, même si elle fut particulièrement violente en Indochine, et rend les ambitions, les velléités humaines d’autant plus poignantes, pathétiques, désespérées, cruelles, parfois admirables…

Nous avons ainsi imaginé et construit le film autour de ces éléments emblématiques et récurrents dans toutes nos images — l’eau, la terre, le ciel, le fer, le feu… , avec la Marche vers le Sud comme contexte géographique et historique. Une Marche vers le Sud qui se déroulerait au rythme d’une journée tirée de l’éternité, de l’aube sur la frontière de Chine au nord, à la tombée du jour au large de la pointe de Ca Mau sur le Golfe de Thaïlande au sud.

Comme dialogues pour illustrer un tel mouvement : des extraits tirés de la poésie, de la littérature, de la propagande, des commentaires des bandes d’actualité d’époque, des déclarations, des lettres produites par chacun des nombreux protagonistes de l’odyssée indochinoise. Dites par la voix de Jacques Perrin, ces courtes citations donnent certes des données essentielles à la compréhension historique mais surtout offrent un autre écho aux images, les soutiennent ou les abandonnent, les confortent ou les contredisent, créant cette émotion fugace, proche du manque qui, mieux que toute lourde démonstration, désigne la beauté fragile du monde des hommes.

Un défi aux archiviste du Cinéma des Armées (Isabelle Gougenheim, directeur de l’ECPAD)

Quand Jacques Perrin et Eric Deroo ont proposé à l’Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense de participer à la grande aventure de  L’Empire du Milieu du Sud, le défi n’était pas seulement d’entreprendre la collecte d’images rares ou inédites mais aussi d’initier une recherche systématique dans les 4 millions de clichés et les 23 500 titres de films qui constituent le patrimoine du «Cinéma des Armées ».

Après un premier travail d’identification et de comparaison, souvent plan par plan, pour rester fidèle à l’histoire et répondre aux intentions des réalisateurs, est venu le temps de la restauration et de la numérisation. Un travail patient, exécuté par une équipe motivée qui s’est replongée dans les rushes des opérateurs du Service Presse Information d’Indochine, le fameux SPI des Corcuff, Kowal ou Péraud… héritiers des premiers reporters des Sections Photographiques et Cinématographiques des Armées créées en 1915.

Délaissant d’emblée les reportages trop institutionnels, l’équipe de documentalistes a retrouvé les images qui, selon le souhait des auteurs, constituent « la nature profonde de l’âme du Vietnam » et portent en même temps le témoignage des traces de ceux qui ont écrit, filmé et combattu au « Milieu du Sud ».

En effet, malgré le poids de la guerre et son cortège de captations définitives, les reporters du SPI ont pu se déplacer, filmer sans compter et essayer de faire partager le destin des combattants du Corps Expéditionnaire d’Extrême Orient mais aussi celui des populations dans lesquelles ils se sont fondus. Cela donnera Regards sur l’Indochine, une formidable série documentaire, encore inédite à ce jour, et dont les images ont constitué une source irremplaçable pour illustrer cette « marche vers le Sud » du peuple vietnamien, essentielle pour les auteurs.

Ce voyage, dans les pas et avec les yeux des reporters du CEFEO, est une véritable aventure humaine et technique. Traduire la puissance des éléments en noir et blanc ne relève plus seulement du talent mais bien d’une force d’âme qui transparaît encore de ces images parvenues jusqu’à nous. Et c’est bien là la force d’une oeuvre cinématographique comme L’Empire du Milieu du Sud dans laquelle la sauvegarde et la numérisation des fonds prend tout son sens car ces documents sont désormais préservés des agressions du temps.


 
 

 

 


Virginia Commonwealth University University of Richmond University of Richmond